27 déc. 2011

archive d'amertume


"A son cœur salit ne restent que les nuits moites du mois de juillet
A ses joues sillonnées sous les cils elle applique un cache misère en poudre de rien
A ses mains qui ne caressent plus rien même pas l’espoir elle met des gants d’ortie
A ses lèvres gercées par la bruine elle esquisse des baisers de vent
A son cou solitaire elle pare des colliers d’eau salée
A ses yeux nostalgiques elle voile les sourires d’ivoire"



"le premier amour est une exquise douleur"

.on aime à me raconter souvent le jour de ma naissance. Tous les ans ma mère me dit "il y ... ans tu naissais et ton père a eu droit à une coupe de champagne et du homard". Elle remplace les pointillés par l'âge que je viens fraichement d'avoir et on est repartis pour un tour, une année.
Combien encore de ces conneries à 365 jours avant que tout ne finisse par exploser? Combien de répit avant que mon coeur n'explose plus en interne et ne lâche sa rancoeur sur les murs, à la vue de tous en éclaboussant de regrets et de traumatismes notre fratrie immaculée?
En attendant le mal ronge, de plus en plus. Et à chaque épine, chaque morceau de verre sur mon chemin, je me rappelle ça.
Et Noël dieu merci. Sans ça je n'aurais pas de deadline, pas de date limite. Je ne pourrais pas frémir en cochant des cases sur un calendrier. Pas celui de l'avant dans ma chambre car je redoute trop les vérités dissimulées sous du papier en paillettes pour m'imposer un compte à rebours édulcoré.
Et tout ce qui est dessous, dessous le doré et les rubans, tout se dit en un paquet. Un.
C'est con à dire. C'est même nul. Mais maman...

Je me souviens lorsque j'étais petite et que je faisais une bêtise ma mère me disait "je ne te fais plus confiance". Et je me rongeais les sangs pendant des jours en me demandant combien de temps était nécessaire pour retrouver la confiance de quelqu'un.
Je ne pensais pas qu'un jour ce serait moi, moi qui n'aurait plus confiance en ma mère...

L'an dernier je n'ai pas eu la phrase à trous, l'an dernier c'était la fin de nous. Et depuis j'amasse les reproches et je les redistribue...
Tous coupables du silence.


"And when I feel scared
It seems that life is harder than I ever knew"

7 déc. 2011

.loyalty

- What would you do in Victor Hugo's position?
- What do you mean?
- If you and your brother were in love with the same woman. Would you choose her or would you stay loyal to your brother?
- Easy, choose the chick!
- Really?
- Definitely but I should point out that I don't have a brother.
- Well, what about the woman? She might've had terribly guilt. She drove apart two brothers. Best friends.
- But maybe for Hugo the love deserved all the sacrifices.
- Maybe. Ben can I ask you something?
- Anything.
- I think I found someone I feel something for...
- As the psychiatrist would say "go on"...
- He is intelligent, caring...
- Do I know him?
- I think so.
- Would I aprove your choice?
- I don't know how to answer that...
- give it your best shot...

8 nov. 2011

.doux arsenic

Tu n'es pas pour moi et pourtant. Nous sommes à des années lumières l'un de l'autre. Mais pas tant que ça. Empoisonne moi, infeste moi malgré ce que beaucoup pensent de toi. Continue de pencher de mon côté. A un moment on va forcément se toucher. Continue de t'intéresser l'air de rien à mon passé. A moi, ce que je suis aujourd'hui. Donne moi de quoi occuper mes nuits lorsque je ne les passe pas dans les rires et l'alcool. Donne moi un prétexte pour que je trouve que ma vie redevient vraiment jolie. Il ne manque plus que toi dans cette équation du bonheur tranquille. Laisse toi porter comme je le fais. Et l'endroit où l'on se retrouvera n'en sera que parfait. Empoisonne moi et ne fais pas semblant.

31 oct. 2011

.silence, moteur, ça tourne, annonce, action...

C'est cette envie d'une autre vie qui a fait que je me suis retrouvée là. Ma place? Je vous dis ça dans quelques années. De toute façon quand on voit ce genre de film qui secoue on se dit forcément qu'on devrait être ailleurs, à essayer de faire quelque chose qui rendra la vie des gens un peu meilleure. J'ai soif de justice, pas que pour les autres, pour moi aussi. Desfois j'aimerais être une héroïne de Tarantino pour pouvoir tous les éclater. En fait je veux trop souvent que ma vie ressemble à un film. Sans m'égarer dans les clichés américains. Un film à petit budget. J'ai de l'ambition mais je reste dans le réalisable. J'pense que j'suis plutôt douée pour ce qui est réalisable. Jusqu'à présent ça m'a plutôt bien réussi.

19 oct. 2011

.newdawn

Je ne peux plus m'emballer autant qu'avant. Bien sur je me fais un million de films, tous plus fous et plus américains les uns que les autres. Mais je reste sur mes gardes, toujours. Je joue à la fille détachée, à la bonne pote, à l'insaisissable. C'est pas un jeu au final, juste un moyen de pas trop me mouiller. Et toi tu me rattrapes tout le temps et du coup je suis troublée. Tu vois, j'en perds même toute métaphore dans les mots que je couche. Cherche à me troubler encore, plus. Car ta présence efface la sienne et dieu que je me sens respirer quand tu es là.

6 oct. 2011

et dieu que tout s'enchaine et que tout va vite. Et dieu que notre bonheur ne dépend de rien. Nous sommes insaisissables, personne ne nous connait jamais complètement. Et je suis heureuse sans raison aucune. Et ce qui devrait me réjouir me laisse la sensation d'un courant d'air qui traverserait mes mains. En définitive la sensation du rien. Un renouvellement du quotidien est nécessaire pour n'importe qui environ tous les deux ans pour pouvoir être heureux. C'est ma nouvelle théorie. Nouveaux amis, nouveau décor.
Il y a les hommes mariés, les Don Juan, les forniqueurs et les timides un peu délurés.
Il y a les amies qui pleurent, celles à qui la vie sourit tout le temps, celles qui baisent, celles qui essaient.
Il y a les tables de la cafet', les plats à mettre au micro-onde, les time line, la salle M et le multicam.
Il y a tout ça et du coup ça va. Mieux. Bien

18 sept. 2011

.brush my shin again

. un an et une semaine jour pour jour. Cela faisait un an et une semaine que je cherchais ça. Ce pincement au bas du ventre, cette manie de regarder toujours dans ta direction. J'en pleurerais tellement je l'attendais. Mais ça ne peut jamais être simple, cette nuit une fille était dans ton lit et je sourie quand tu m'en parles. Comme si ça m'était égal et que je te le souhaitais. Mais tu as frôlé mon menton et tu m'as prise par la taille pour danser. Alors ça ne l'est pas. L'alcool t'a peut être fait oublier, qui je suis, ce que je suis. Mais c'est comme ça: ta main sur mes hanches, même lorsqu'il y a quelques mois il m'embrassait et passait ses mains sous le coton de mes vêtements. Même ça ça ne me faisait pas cet effet là. L'effet escompté. Et tu retires les boutons un à un devant moi pour me chercher. Mais des histoires d'alcool ça arrive n'importe quand, le pincement au bas du ventre beaucoup moins. Et j'aurais voulu que tu essayes, quitte à être lourd. Je te voulais tellement, toi et ta démarche inimitable... Toi et tes yeux hagards d'alcool et de pilon. Au final peut importe ce que tu as à donner, je cherchais tellement "ce truc là" que je signe sans lire le contrat...

9 sept. 2011

l'été est fini...

.je me suis réveillée avec ma tête des nuits de larmes. La nuit fut courte, peut-être devrais-je l'appeler "sieste" mais je ne sais plus. Tout se confond et se bouscule, rêve ou réalité desfois je me dis que je suis dans un rêve et que de toute façon je vais forcément me réveiller haletante dans mon lit. Mais tout est bien trop réel et je me dis qu'il faudrait que j'avance toujours. Que je tatoue ces mots dans ma chair afin de ne jamais l'oublier.
On ne peut pas faire confiance à l'amant, au père ou à la meilleure amie. Un an pour le prouver, un an de record lacrymal. CQFD.
Hier j'avais 20 ans, et je me retrouve à vouloir presser le temps, arriver à une autre période de ma vie, ou tout serait prospèrisé, où les choses seraient différentes et ou le karma aurait changé d'adresse.
J'ai l'impression qu'on a à nouveau rompu avec moi, même symptômes, les larmes, l'absence, la difficulté à y croire, à être sure de ce qu'il s'est dit, ce qu'il s'est passé. Les amis qui consolent en traitant l'ex de tous les noms et qui disent qu'on trouvera mieux, qu'on mérite mieux.
Je ne comprends plus ces mots, pour moi c'était évident, on peut trouver un autre amoureux, c'est ainsi que ça doit se passer. Mais elle, mais toi.
Je ne pardonne pas, je ne pardonne jamais. Je crois ne l'avoir jamais fait au fond. Alors toi qui me connait si bien, qui connait mon animal préféré, mon pays préféré, mon parfum de glace, la taille de ma poitrine, mes haussements de sourcils, mes différents rires, la couleur de mes murs. Toi qui sait la longue année que j'ai passée... Comment as-tu pu? Cette question tourne en boucle dans ma tête. Serais-tu devenue quelqu'un d'autre sans que je m'en aperçoive?
Oui peut être qu'il faut changer de lunettes, il arrive toujours un moment où il faut passer chez l'opticien il parait. Car la vue change au fil du temps et peut être que maintenant je ne vois plus très clair.
A l'avenir je mettrais des lentilles...

16 juin 2011

you said "with you I don't feel lonely anymore" and then you left away

Et elle en a encore le coeur qui se crispe d'y penser. Elle en a encore les larmes aux yeux de voir ton faux sourire s'afficher sur les photos qu'elle ne se résigne pas à effacer. Aujourd'hui encore elle fouille dans ton regard qui scrute l'objectif afin de voir si elle peut y déceler ce qu'elle a été incapable de voir pendant des mois. Et maintenant, avec le recul, elle le voit. Et ca lui creuse les tripes, ça lui ronge la gorge, comme une coulée d'acide interminable que tu lui aurais fait avaler. Tes mensonges. Et son amour. Elle t'a aimé comme aiment les enfants. Sans se poser de question, sans regarder ce que les gens n'aiment pas chez toi en général. Tes silences elle les aimait. Ton nez affreux elle l'adorait. Ton humour raciste elle l'a embrassé. Et même maintenant encore quand elle l'écrit, elle paierait cher pour un peu de tes bras et ton amour rapide, fugace. Au final, ta manière de faire l'amour a été aussi réussie que la manière dont tu l'as laissée. Rapide, imprévue, soudaine. Mais si prévisible...
Elle t'a aimé comme aiment les enfants, elle ne voulait pas voir. Pas voir tout ce qui était sous ses yeux. Et aujourd'hui elle n'en peut plus. De te voir et de toujours te vouloir. De t'aimer encore, un peu...
Il y a l'autre qui la regarde, la fixe dans des recoins sombres. Il la gêne et elle a honte. Honte car tu es toujours sur ce piédestal, et lui, qui est-il pour l'épier derrière les murs?
Si elle pouvait elle remontrait le temps et cette fois elle ne te demanderait pas si un jour tu pourrais l'aimer autant qu'elle elle t'aime. Elle se tairait et elle te referait l'amour pour souffrir en silence.
"Avec toi je ne me sens plus seul"
Sa seule consolation est dans ces mots. Peut être que toi aussi, après tout, tu vas mal...

17 mai 2011

.fluctuat nec mergitur

Si elle sombre. Elle fait des rechutes, elle reste à la surface, elle coule, puis elle remonte. Mais le fond l'attire irrésistiblement. Elle a beau vouloir sauver les apparences, se dire qu'elle va bien. A un moment la vérité court plus vite qu'elle et la rattrape. Soyez plus insubmersibles pour moi, car ma coque est fendue et ma voile déchirée. Mon mat est bancal et mon fond prend l'eau. L'eau qui continue d'inonder mes joues, mes fossettes devenues rictus et mon sourire qui s'est tordu. Mon humour est devenu irrémédiablement amer et ma patience est une résignation. Où ont-ils tous disparu? Je vais toujours mal même si c'est plus intermittent. Ils ne rient plus, ils aiment tous. Alors les mal aimés, les pauvres cons, les désabusés. Ceux qui se plaignent, qui se cognent. Ceux là, à un moment ou un autre, restent sur le côté. Au nom de l'amour et du temps. Au nom du bonheur et de l'été. Que reste-t-il de toi et moi? Un goût amer, un manque. Pas de toi, de nous. Toi je te donne les pires noms que la terre ait entendu. Mais nous, nous deux. Ce qu'il en reste c'est un peu comme les châteaux de sable étant enfant, le cheval de bois du manège, les bougies soufflées, les vacances avec les grand-parents. Toi et moi c'est comme un premier amour. C'est beau mais je n'en voudrais plus.

21 févr. 2011

Swan

je ne sais pas lequel je suis. Peut être que j'ai trop été le cygne blanc, abandonnant le cygne noir avec lequel je m'étais familiarisée. Peut être que maintenant quand je cherche ta silhouette, quand je crois l'apercevoir et que mon estomac se noue au point de me couper la respiration, peut être que dans ces moments là le cygne noir est complètement mort. Peut être qu'on peut dire que tu as su le viser en plein vol, alors qu'il était au plus haut, plus haut qu'aucun cygne n'a jamais été. Tu l'as shooté alors qu'il allait commencer à chanter. Beaucoup de gens ont parlé de cette maigre frontière qui sépare la haine de l'amour. Et j'ai l'impression de ne plus savoir ma nationalité, de passer ma vie à la douane en fait. Et pour sauver les apparences, j'endosse le masque d'un cygne couleur d'obsidienne, les gens ne voient que le goût de la vie qui s'était envolé bien au delà du cygne, ils se disent que je vole pas mal et qu'on ne voit presque plus la tâche écarlate sur mon plumage blanc. Et pourtant je crois que jamais plus je ne dominerais le ciel, il m'a appris à être prudente, à préférer des hauts calmes et des branches à mi hauteur. Tu m'as ôté le goût du risque. Et l'on a gavé le cygne de pierres si lourdes qu'il n'arrive plus à nager sur les rives tranquilles qui bordent la vie. Tu m'as fait couler et aujourd'hui j'ai à peine la tête hors de l'eau. Et ça revient par vague, par vague la colère, la douleur, la solitude. Merci sombre canard.