.on aime à me raconter souvent le jour de ma naissance. Tous les ans ma mère me dit "il y ... ans tu naissais et ton père a eu droit à une coupe de champagne et du homard". Elle remplace les pointillés par l'âge que je viens fraichement d'avoir et on est repartis pour un tour, une année.
Combien encore de ces conneries à 365 jours avant que tout ne finisse par exploser? Combien de répit avant que mon coeur n'explose plus en interne et ne lâche sa rancoeur sur les murs, à la vue de tous en éclaboussant de regrets et de traumatismes notre fratrie immaculée?
En attendant le mal ronge, de plus en plus. Et à chaque épine, chaque morceau de verre sur mon chemin, je me rappelle ça.
Et Noël dieu merci. Sans ça je n'aurais pas de deadline, pas de date limite. Je ne pourrais pas frémir en cochant des cases sur un calendrier. Pas celui de l'avant dans ma chambre car je redoute trop les vérités dissimulées sous du papier en paillettes pour m'imposer un compte à rebours édulcoré.
Et tout ce qui est dessous, dessous le doré et les rubans, tout se dit en un paquet. Un.
C'est con à dire. C'est même nul. Mais maman...
Je me souviens lorsque j'étais petite et que je faisais une bêtise ma mère me disait "je ne te fais plus confiance". Et je me rongeais les sangs pendant des jours en me demandant combien de temps était nécessaire pour retrouver la confiance de quelqu'un.
Je ne pensais pas qu'un jour ce serait moi, moi qui n'aurait plus confiance en ma mère...
L'an dernier je n'ai pas eu la phrase à trous, l'an dernier c'était la fin de nous. Et depuis j'amasse les reproches et je les redistribue...
Tous coupables du silence.
"And when I feel scared
It seems that life is harder than I ever knew"