16 mai 2012

"tout le mal que nous aurions pu dire si nous nous parlions encore"





encore quelques fois, parfois, la nuit et le coma du sommeil me mènent à toi.
C'est fou comme les gens marquent. Comme une amitié, un amour, un passage, un lien peut nous imprégner. Quand je contemple la liste de mes regrets des noms s'alignent sur une liste au parchemin fragile.
Ton nom ressort.
Plus que les autres.
Ces derniers temps il est en surimpression dans mon quotidien. Filigrane de mes divagations nocturnes. Réveil matin fidèle et ponctuel. On oublie personne, on se fait croire à soi même que l'eau coule à une vitesse fulgurante sous les ponts. Et pourtant elle stagne et croupie.
Que faut-il au juste pour exulter? Qu'est ce que le temps pourrait nous offrir pour gommer les imperfections, les bavures, les ratures, les ratés?
J'ai peur. Peur de ne plus oublier. Peur d'être de ces gens qui se contemplent en passant le regard derrière l'épaule. Il y a des dizaines de textes dans mes dossiers word qui portent ton nom et mes regrets.
J'ai brûlé toute trace, toute preuve. Et pourtant l'empreinte demeure. Je te traite encore intérieurement de tous les noms. Mais j'éprouve encore l'amertume du souvenir. Je te souhaite le pire, en espérant tout simplement que tu souffres. Car ton départ a laissé un goût salé. Mélange de dégoût et d'angoisse. Je me revois désemparée, comme si l'on m'avait retiré un organe sans anesthésie en me disant "mais si regarde, tu peux vivre sans".
Je te connais encore je le sais, parfois j'entends une musique, ou lit une phrase. Et je sais que tu l'aurais aimée.
L'on aurait pu encore s'aimer. Mais je suis tombée et tu as continué.


Et maintenant c'est moi qui ne veut plus te rattraper...