13 avr. 2012

you've owned me

.souvent être trop près du visage de quelqu'un met mal à l'aise, on a l'impression de voir trop de choses, des choses qu'on ne voit pas lorsque la distance de sécurité que chacun s'impose est respectée.
Les poches, les cernes, un bouton, le nez tordu, un léger strabisme. C'est gênant et notre regard est inexorablement attiré par ces défauts qui ne font pas charme et que l'on aimerait pourtant éviter de fixer.
Et un jour on tombe amoureux, on décide de se donner à quelqu'un, même sans forcément aimer on est dans cette situation où le visage d'un autre devient patrie, où le strabisme, les cernes font beauté et authenticité. Tout ce qui est laid devient beau, et l'on effleure, on caresse du bout des doigts ce territoire qui pour tous ressemble à un champ de bataille et pour nous devient terre de caractère, le voyage, l'évasion.
Aujourd'hui c'est ton visage et ton corps tout entier qu'il me tarde d'explorer. Ton sourire est mon passe droit. Ton regard un laisser-passer.
J'aime ton allure chétive et ton regard fatigué, ton sourire qui sent la cendre et l'alcool. J'aime ton côté débraillé, fatigué, toujours sur la corde raide.
Appelle moi "ma princesse" et laisse ton regard se perdre dans mes iris comme tu l'as déja fait.
Parle moi de cette vie que je n'ai pas vécue, de nos années d'écart qui creusent mon envie de tes mains.
Embarque moi dans ta vie sans lendemain et laisse moi me réveiller dans le bordel de tes matins.